Je souhaite en premier lieu remercier M. le Président de la Chambre de Commerce Franco- qui m’honore et me fait le plus grand plaisir.

Presentation: La Solidité de la Banque Portugaise et sa capacité de soutien au Developpement de l’Economie

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J’ai choisi une intervention d’encadrement et de la diviser en quatre parties : la première abordera certaines considérations sur l’Union Européenne dans l’actualité ; la deuxième partie, sur les grands changements en cours dans le système financier européen ; la troisième traitera des aspects économico-financiers les plus sensibles de la situation de notre pays et la quatrième partie porte sur le système bancaire portugais et sa mission vitale de contribuer à une sortie de la crise en vue de la croissance économique.

I. L’EUROPE

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  • L’Union Européenne est un projet de paix, de liberté, de démocratie et de prospérité, qui repose sur 3 piliers fondamentaux : la cohésion, la convergence et la solidarité. 
  • L’Union Européenne est constituée d’Etats-Nations et s’est engagée à préserver l’identité nationale et l’Histoire de chaque Etat-Membre. Cette diversité politique, culturelle et sociale est sous-jacente à l’idée et aux desseins de ceux qui l’ont pensée et construite et devrait être un avantage considérable pour tous. L’élargissement de l’Union Européenne, et Portugaise M. Carlos Vinhas Pereira pour son invitation à participer à ce dîner-débat, invitation principalement la crise financière qui a commencé en septembre 2007 et la crise de la dette souveraine ont freiné le processus d’intégration, notamment l’intégration financière et ont soulevé une série de questions quant à son cadre institutionnel, sa cohérence et efficience et les indécisions qui caractérisent son développement. L’Union est dans un moment d’analyse approfondie et de mis-en-place des réformes qui auront pour effet de colmater ses insuffisances et son manque d’efficacité, sous peine d’un retour en arrière. 
  • Nous constatons aujourd’hui que ces trois piliers semblent vaciller :

- La cohésion est loin d’être parfaite : les intérêts en jeux ne coïncident pas toujours, ni du point de vue politique ni économique et nous avons des pays à l’intérieur et en dehors d’Eurogroupe, de même que dans l’Espace Schengen, ceux qui souhaitent l’ approfondissement de l’union politique et à aboutir à une sorte de fédéralisme et d’autres qui ne l’acceptent pas;

- En ce qui concerne la convergence, les crises financières ont inverti la tendance positive vécue jusqu’en 2008 : nous avons aujourd’hui des Etats Membres en situation de profonde divergence, qui s’éloignent de la moyenne européenne, en particulier ceux qui ont été le plus affectés par cette crise qui dure depuis 5 ans, par suite d’un endettement excessif, pour avoir suivi un modèle de croissance erroné ou parce qu’ils souffrent de graves problèmes de compétitivité, fruit d’un ajustement tardif à l’économie globalisée. Au contraire, certains pays ont suivi des trajectoires saines, cohérentes, centrées sur l’économie réelle, les biens de consommation, ont mis en place plus rapidement des réformes structurelles prenant en compte les coûts de production et ont ainsi mieux répondu aux défis de l’économie de globalisation. C’est le cas de l’Allemagne, du temps du Gouvernement de Gerhardt Schroeder et des suivants, ainsi que de divers autres pays du Centre et du Nord de l’Europe, qui, de plus, ne se sont pas excessivement endettés. Il est important de préciser que, dans son ensemble, l’Union Européenne demeure la plus importante économie mondiale, avec 26% du PIB mondial (les USA 23%, la Chine 9%, l’Allemagne – isolément – ne représente que 4%) et maintient sa part du marché mondial de 20%, contre 13% des USA et 9,5% du Japon. Par ailleurs, si nous examinons le ratio Dette/PIB, le pourcentage moyen de l’Union Européenne est de 82,5%, bien meilleur que celui des Etats-Unis – supérieure à 100% - et du Japon, 230%.

- La solidarité, bien que manifeste (les chiffres sont assez significatifs), demeure en cette période de crise et, tout au moins aux yeux des citoyens des pays périphériques, insuffisante et peut-être trop lente dans son application. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte, en particulier l’existence des cultures et des intérêts différents et une légitimité démocratique qui repose davantage sur les sociétés politiques nationales et pas suffisamment sur les européennes, et qui doit être manifestement approfondie et renforcée.

Mais ces pays qui vivent cette grave crise de la dette souveraine et qui ont des politiques fiscales très contraignantes, souffrant une austérité lourde, ont souffert des effets bien plus nocifs que ceux initialement prévus dans ses plans d’ajustement et des mesures d’austérité et réduction des coûts exigées par les consolidations budgétaires ont fait que le passage de la récession vers la croissance ne se fasse pas de forme satisfaisante, en partie parce que l’investissement stagne, même avec des coûts du travail plus réduits. Ces pays aspirent à d’autres formes de solidarité. Cependant,  il faut reconnaitre, comme le rappelle Luís Amado dans ses « Conversas sobre a Crise », à propos de l’objectif de création de mécanismes efficaces de mutualisation de la dette de la zone euro (émission de dettes conjointe par les pays de la zone Euro, pour réduire le taux d’intérêt et éviter les attaques des marchés à la dette souveraine des pays de réputation plus fragile), que « si nous voulons que les pays plus riches, qui ont aujourd’hui des excédents, puissent garantir nos dettes, nous devons alors leur donner des garanties que nous paierons ces mêmes dettes et rééquilibrer les conditions de croissance de notre économie de manière sensée » (fin de citation). Nous ne pouvons qu’être d’accord avec cette affirmation.

La stabilité est essentielle dans l’ensemble de la Zone Euro, ce qui veut dire et je me permets de citer de nouveau Luís Amado « que les économies périphériques et moins compétitives doivent être appuyées para un mécanisme de transfert, direct ou indirect, qui garantisse la cohésion sociale et la stabilité du marché interne, un mécanisme d’harmonisation et de convergence ».

 Mais revenons à la réalité de la situation en Europe, qui exige des réformes qui permettent de s’ajuster au Monde Global, augmenter sa compétitivité et maintenir un Etat Social soutenu, et des changements politiques et structurels profonds.

Il est bien évident que l’Union Européenne a besoin de plus d’intégration économique, financière et fiscale et qu’elle a aussi tardé plus que nécessaire à définir ses priorités et à les mettre en place.

Le Conseil Européen a déjà essayé d’apporter une réponse globale aux divers problèmes, définie en 3 points :

- Initiatives en faveur de l’intégration fiscale (budgétaire) européenne ;

- Une politique européenne de croissance et d’emploi ;

- Une régulation financière forte et cohérente ;

- Il faut absolument garantir une UE de plus en plus compétitive, prospère et démocratique et socialement juste.

Je vais me centrer maintenant au Système Financier européen.

II. LE SYSTÈME FINANCIER EUROPÉEN

Le processus d’intégration financière en Europe, qui était en cours depuis la formation de l’Union Economique et Monétaire et, plus encore, dans l’Eurosystème, a connu un sérieux revers avec cette crise qui s’est installé depuis 5 ans et demi.

Une Union Monétaire présuppose des conditions monétaires homogènes et uniformes pour tous ces membres.

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La réalité démontre que le l’Union Monétaire est fragmentée et chaque Etat Membre est sujet à des conditions monétaires particulières – liquidité, taux d’intérêts, conditions de crédit – particulièrement pénalisantes dans les pays les plus affectés par la crise de la dette souveraine. Par exemple, les taux d’intérêts appliqués aux entreprises au Portugal sont bien plus élevés qu’en Allemagne (en juin 2013, les taux d’intérêts des prêts nouveaux aux entreprises non financières au Portugal étaient, en moyenne, de plus 340 points de base (Portugal 5,5% versus Allemagne 2,1%). Les coûts de financement et les taux d’intérêts de détail sont aussi atteints.

La crise a révélé que le cadre institutionnel d’Eurosystème n’est pas en mesure d’assurer la stabilité macro-économique et financière ni de fournir les mécanismes adéquats à la gestion de la crise.

Les déficiences principales ont 2 origines :

- Les déséquilibres fiscaux et les divergences de compétitivité entre les divers pays de la zone Euro

- Le niveau excessif de concession du crédit (de risque élevé) dans la période pré-crise, avec graves crises des systèmes financiers, qui ont requis des Aides d’État très élevées, la fragmentation enregistrée dans le contexte de la crise et des taux d’épargne insuffisants.

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La crise actuelle que connait l’Europe a été influencée par les déficits et les dettes excessives de nombreux pays, par les graves crises des systèmes financiers, qui ont requis des aides d’État très élevés de certains d’entre eux et par des taux d’épargne insuffisant.

Vous pouvez voir dans le slide que le système bancaire portugais a été très résilient durant la crise 2008-2011 et l’utilisation des aides d’État (garantie et augmentation de capital) a été une des plus faibles de l’Europe.

La crise actuelle  est davantage ressentie dans les pays de la périphérie pour 2 raisons déjà mentionnées :

- d’un côté, les problèmes d’endettement excessif, public et privé, provoqué par « l’argent facile et bon marché » du fait de leur présence dans la zone euro, durant la période de pré-crise, à laquelle se sont ajoutées les mesures de stimulation à l’économie qui ont été adoptées, dérivées de la crise financière internationale;

- d’un autre côté, la crise de ces pays a son origine dans des modèles de croissance inadaptés, en perte de compétitivité, des investissements de faible rentabilité et une basse croissance économique.

La fragmentation existante et la différence de situation des Etats Membres est mise en évidence par le niveau d’évaluation du risque souverain entre les Etats Membres de l’Union Européenne :

- parmi les 10 pays avec le plus grand risque de crédit souverain l’on compte 3 Etats Membres de l’Eurosystème.

- parmi les 10 pays ayant meilleure classification et un degré moindre de risque, nous avons 9 Etats membres de l’Union Européenne.

La réponse globale de l’Union Européenne se doit d’apporter  – dans le long terme – plus d’intégration économique, financière, fiscale et politique.

À court terme, quelques pas ont été faits et un début de réformes, dont l’on peut signaler:

- La création de « firewalls » (protections) : Fond Européen de Stabilité Financière (EFSF), Mécanisme Européen de Stabilité (ESM)

- Le renforcement de la « governance » : ce qu’on appelle 6-pack et 2-pack et le Traité de Stabilité, Coordination et Gouvernance

- Le renforcement de la stabilité financière : 3 autorités européennes de Supervision, Conseil de Risque Systémique Européen, Union Bancaire et toutes les mesures de renforcement de la régulation et supervision en cours.

Une bonne partie de ces mesures a pour objet d’éviter des situations passibles de provoquer une spirale de déflation : détérioration du risque souverain, détérioration des conditions financières en générale, impact négatif de l’activité économique, dégradation de la crédibilité.

Mais je dois signaler en particulier, le nouveau cadre du système financier européen, qui se caractérise par une authentique révolution régulatrice, technologique, comportementale et entraine des changements significatifs des « business models » des banques.

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Les initiatives politiques, législatives, réglementaires et structurelles se multiplient, pour essayer de corriger les entraves au bon fonctionnement et aux objectifs qui sont à la base de la création de l’Union Monétaire.

L’Union Bancaire, l’Union Fiscale, une coordination effective des Politiques Économiques et une Banque Centrale «lender of last resort» (prêteur en dernier ressort) sont des pièces fondamentales à la normalisation de la situation, outre les nombreuses initiatives pour renforcer la solidité du système financier et de la supervision prudentielle (qui a pour mission de protéger et sauvegarder la solidité des banques et, indirectement, renforcer la confiance des clients et du public du secteur bancaire) et comportementale (qui vise la protection des consommateurs, les bonnes pratiques, la bonne gouvernance et l’éthique du secteur bancaire). Il est, toutefois, important de réfléchir et d’évaluer l’impact des énormes mesures en cours (Directives, Règlements, Délibérations, lois, etc…) notamment les effets sur l’économie et sur la capacité des banques à financer l’économie à des conditions de prix accéptabes. Il se doit d’être cohérent et consistant avec les objectifs principaux qui sont visés – des coûts élevés conduisent à des conditions de crédit pénalisantes  alors que  le but recherché est de remplir son rôle de financement de l’économie et de promouvoir la croissance. Toutes ces nouvelles mesures doivent être analysées au niveau de leur impact, leur coût, et être calibrées, en fonction du coût/ (versus) bénéfice et des répercussions sur l’économie.

Au-delà de tous les immenses initiatives pour faire face à ces questions, la proposition de la création de l’Union Bancaire apparait comme une réponse à l’interconnexion entre le risque souverain et les institutions de crédit (banques), qui met en cause la concurrence dans le marché bancaire intégré, pénalisant les banques localisées dans les Etats membres plus vulnérables, que ce soit par le manque d’accès aux marchés internationaux ou par l’augmentation des coûts de fonctionnement (lesquels, de leur côté, se reflètent dans l’augmentation des coûts généraux de financement des entreprises et de l’économie en général).

III. Maintenant quelques môts sur LE PORTUGAL ET LE PRÉSENT

Les dernières évaluations de la Troika sur le Portugal s’avèrent positives.

Il faut, en particulier, retenir les suivantes :

  • La diminution significative du déficit externe, qui sera positif cette année
  • La diminution également importante du déficit primaire
  • Les signes de récupération de l’activité économique, avec une réduction de la prévision de contraction de l’activité économique en 2013 de – 1,8%, 0,5% de mieux que l‘estimation initiale, une projection pour 2014 de même plus favorable pour la croissance économique d´jà positive (+ 0,8%)
  • La légère diminution du taux de chômage qui a été enregistrée
  • La poursuite de la très bonne performance du secteur exportateur, avec gain de part de marché pour la troisième année consécutive
  • L’affirmation que la dette publique devrait atteindre un maximum de 127,8% en 2013, diminuer ensuite et se maintenir soutenable
  • Les 9 évaluations ont bien abouties!
  • C’est très important pour les marchés, les politiciens et les investissements.

 

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Cependant, nous avons encore des défis très difficiles à vaincre. Il faut continuer la consolidation fiscal ;

(Veuillez regarder la partie gauche du slide)

Les déficits budgétaires en 2013 et 2014 sont très exigeants; il nous faut encore poursuivre les réformes structurelles, notamment la réforme de l’Etat, de l’Administration Publique. Il est indispensable d’augmenter la croissance potentielle et, pour cela, il nous faut investissement et augmenter la résilience des entreprises et la profitabilité des banques.

A mon avis, les crises politiques sont à éviter à tout prix, les marchés sont implacables. Au contraire, pour pouvoir conclure avec succès le Programme d’Ajustement, il est encore plus important de maintenir le compromis politique entre les divers partis – PSD, PP et PS – qui ont conçu (le PS) acceptés (le PSD et PP) et signés ce Programme. C’est une exigence de la raison et de l’éthique, pour défendre l’intérêt du Pays et des Portugais. Les critères éthiques ne doivent pas se subordonnés aux intérêts politiques et la complexité de nos problèmes oblige au plus grand consensus possible. De même, un nouveau « contrat social », la concertation sociale demeure indispensable.

Il est de plus en plus clair que la stratégie financière ne suffit pas ; il faut aussi une stratégie économique cohérente et dynamique ; ça veut dire qu’il faut combiner la nécessaire conclusion de la consolidation budgétaire et la croissance économique, avec toujours pour finalité la création d’emplois.

Le grand objectif du Programme d’Ajustement est le retour aux marchés financiers.

Pour y arriver en juin 2014, il faudra mettre en place, soit au niveau national soit communautaire, des initiatives qui permettront d’accomplir les conditions nécessaires :

- Il est indispensable regagner la confiance des investisseurs : il est en effet indispensable d’attirer de nouveaux investissements, étrangers et nationaux. Or, la situation des pays sujets à des programmes d’ajustement comporte de lourds désavantages compétitifs par rapport aux autres Etats Membres : marchés financiers et de capitaux limités, charges fiscales plus sévères, exiguïté de capital, crédit plus cher et parfois insuffisant, marchés internes déprimés.

- Mais le Portugal est aujourd’hui doté de très significatives avantages compétitives : personnel qualifié et diversifié, chercheurs, gestionnaires, cadres hautement qualifiés, dispose également d’infrastructures de très bon niveau, et ont peut profiter de la valeur dépréciée de certains actifs por faire des bons affaires.

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Il nous faut donc créer des conditions attractives et une stratégie qui encourage l’investissement productif, destiné principalement aux coûts de contexte et aux incitations financières et fiscales.

Nous pouvons compter, à moyen et à long terme, avec  l’amélioration de la compétitivité résultant des réformes structurelles mises en place, des mesures de correction et du meilleur niveau d’efficience des entreprises.

J’ai déjà fait une référence aux conditions internes.

Quant aux externes, au niveau de l’Union Européenne, en plus des considérations faites au préalable, je voudrais mentionner les suivantes :

  • Pour permettre un retour aux marchés financiers, à des conditions de prix et de taux d’intérêt raisonnables, un programme d’assistance financière peut s’avérer nécessaire – c’est le « Precautionary Programme » (programme précautionnaire), géré par le Fonds Européen de Stabilité Financière et la Banque Centrale Européenne, pour nous protéger d’éventuelles conditions adverses (accidents de parcours) ainsi que les investisseurs
  • Diminuer la fragmentation bancaire existante, avec une Union Bancaire effective et la séparation entre risque souverain et risque bancaire
  • faire bon usage des fonds structurels et autres instruments visant à fomenter l’investissement productif, les exportations en valeur ajoutée et le tourisme
  • il serait souhaitable de négocier avec l’Union Européenne un ensemble de mesures d’encouragement à l’investissement et à la recapitalisation des entreprises, en harmonie avec ses fondements (cohésion, convergence, solidarité), qui atténuerait la forte récession qu’un Programme d’Ajustement provoque nécessairement à ses débuts et qui permettrait d’accélérer le passage vers la croissance économique. Les mesures d’ajustement applicables à un pays appartenant à l’Union Economique se différencient forcément d’un quelconque autre pays isolé.
  • Corriger les déséquilibres dans les pays avec un surplus commercial.
  • se concentrer sur le tissu productif existant ce qui implique recapitalisation e plus d’investissement.

 

IV. LE SECTEUR BANCAIRE

Le système bancaire joue un rôle fondamental dans l’économie, celui d’intermédiaire : la première responsabilité des banques est de bien gérer les dépôts des clients et d’appliquer de forme efficiente les ressources obtenues au financement des entreprises, institutions et familles, au service de l’économie, de la croissance et du bien-être de la société.

Le degré d’interconnexion entre le secteur financier, l’économie et la société explique pourquoi la santé du secteur financier a un impact aussi important.

Parler de santé du secteur financier est l’expression juste : les banques sont effectivement le cœur du système économique. Par analogie, si nous souffrons d’hypotension, nous nous sentons faibles – si les banques sont en manque de liquidité, l’argent n’est pas injecté en quantité suffisante et l’économie s’en ressent. Si par contre, notre tension est élevée, il y a un risque d’accidents vasculaires – si le crédit est trop abondant, sans une analyse rigoureuse du risque, les dettes s’accumulent et il y a risque de faillite.

Si nous subissons un choc, le cœur en souffre, nous perdons assurance et confiance – si les banques sont mises en cause, leur crédibilité (notation/rating) diminue ainsi que leur efficience.

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La stabilité du système financier, des institutions bancaires solides et fortes, sont essentielles à la croissance et au développement économique et social.

Les banques portugaises sont en bonne santé. Le « funding » est confortable. Elles sont bien capitalisées et solvables. L’activité bancaire est la plus surveillée, régulée et contrôlée de toutes les activités économiques. Les « stress tests » et les programmes spéciaux d’inspection de la Banque du Portugal confirment sa solidité.

Les augmentations de capital nécessaires au respect des nouvelles exigences se sont réalisées en pleine période de crise au Portugal, avec les marchés de capitaux fermés, une rentabilité en baisse, une bonne partie des actionnaires sans capacité d’augmenter leur participation et sans attrait pour les nouveaux investisseurs.

C’est la raison pour laquelle certaines banques ont dû recourir à la ligne de recapitalisation prévue au PAEF. La CGD a aussi procédé à une augmentation de capital qui a été assimilée à une aide d’Etat. L’ensemble de ces aides correspond à 3,52% du PIB.

Le taux de rémunération minimum exigée pour cette aide d’Etat en instruments hybrides (les Coco’s) est tellement élevé  pour les banques (7,8% en Espagne, 12% au Royaume Uni, 9% au Portugal) que l’on peut estimer qu’il constitue une contrepartie significative et qu’il n’est pas entièrement juste de parler d’une charge pour les contribuables.

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Le principal problème actuellement se situe au niveau de la rentabilité. La baisse est le résultat de la récession économique (avec la dégradation de la qualité du crédit, la baisse de la marge financière et l’enregistrement des impairments.

Mais concentrons-nous dans le crédit.

L’une des critiques les plus fréquentes aujourd’hui est de dire que le crédit est limité et ne dessert pas l’économie. Or, les banques n’ont pas actuellement  de problèmes de liquidité, qui se situe à un niveau confortable, et le processus de désendettement a été rapide.

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Après ce processus qui a provoqué une restriction de la concession du crédit, notamment durant le 2ème semestre de 2011,  la demande s’est beaucoup réduite et, dans la grande majorité des cas, les entreprises présentaient des bilans faibles, des niveaux d’autofinancement insuffisants, un manque évident de capitaux et de garanties et, de ce fait, ne passaient pas le crible de l’évaluation du risque.

Une gestion correcte, respectant les exigences de la supervision et réglementation bancaire se doit d’être prudente, rigoureuse et sélective.

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Tout comme les banques, les entreprises portugaises, dont l’endettement a atteint 138% du PIB, doivent chercher à le réduire par le biais du désendettement et de la recapitalisation.

Le financement des entreprises compétitives et innovatrices, qui présentent des bilans sains et des bons projets, est pleinement assuré par le secteur bancaire. Les banques portugaises assument parfaitement leur rôle d’accélérateur de la croissance, de support de l’exploitation courante des entreprises, des investissements en faveur de la modernisation et des nouveaux investissements, notamment dans le secteur des biens de consommation.

Le secteur bancaire contribue également à la création d’instruments de recapitalisation des entreprises,  au renforcement des capitaux permanents, au capital risque, semente, mezzanine (suprimentos) ou de développement (hybrides), à l’accès aux marché de capitaux (émission d’obligations) et, en particulier, aux mécanismes de restructuration financière des entreprises, qui seront de grande importance pour une meilleure mise à profit du système productif actuel et du développement d’un nouveau modèle de croissance économique.

Dans les slides suivants, je vais vous présenter une pléiade de solutions qui existent pour faciliter le financement des entreprises.

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Vous pouvez compter avec le système bancaire portugais.  Nous travaillons pour avoir des banques fortes, modernes, fiables.

 

Fernando Faria de Oliveira,
Presidente da Associação Portuguesa de Bancos
Paris, 8 de Outubro de 2013